Mendelsohn, le "roller coaster" Anglo-Arabe d'Adrien Cugnasse
Adrien Cugnasse, l'éleveur de Mendelsohn, aussi à l'aise à écrire des articles qu'à contenir la fougue d'un noble destrier (© Facebook Adrien Cugnasse)
De manière générale, quiconque souhaitant se lancer dans l’élevage de chevaux de courses, avec ou sans sol, et qu’importe la race, doit accepter de vivre chaque jour de son "aventure" auprès de la plus belle conquête de l’Homme avec des émotions intenses. Passer du noir au blanc en une fraction de seconde. De la joie à la tristesse. De la confiance à la peur. De l’euphorie au désespoir. Un peu comme si on avait pris place dans des montagnes russes en fin de compte ("roller coaster" en anglais, ndlr). Ces sensations, Adrien Cugnasse, rédacteur en chef de Jour de Galop, ne les connait que trop bien grâce à Mendelsohn, un Anglo-Arabe à 15.77% issu d’une grande souche du Haras du Bosquet (Véronique Laborde & Bruno Thierry), qu’il a élevé lui-même.
Mendelsohn, lors de ses débuts victorieux en plat, à Mont-de-Marsan, associé à Laurie Foulard
En effet, rien ne laissait présager que ce fils de Tiger Groom pourrait un jour fouler du sabot l’herbe d’un hippodrome, ayant rencontré moult problèmes de santé depuis sa prime jeunesse. Mais à force de soins, de patience et de (beaucoup) d’espoir, le nom de Mendelsohn est finalement apparu sur les programmes. Déjà une belle victoire en soit, mais en rien comparable au fait d’avoir en plus permis à son jeune éleveur de se distinguer dans les deux disciplines du galop. En plat tout d’abord, s’étant illustré à Mont-de-Marsan, en février 2020, pour l’entraînement de Thomas Fourcy, dans ce qui s’agissait de sa toute première sortie publique. Et en obstacle, avec un tout premier "bâton" dans la discipline décroché pas plus tard qu’hier - dimanche 28 novembre -, sur le tracé de Maure-de-Bretagne.
Tiger Groom, le père de Mendelsohn
Un succès acquis dans le Prix de la Bataille - de fort bon aloi sur les terres d’Astérix & Obélix - où ce protégé du très en forme Augustin Adeline de Boisbrunet a rapidement galopé parmi les principaux animateurs, Grand Frisson (Montmartre) et Goldkina (Spider Flight), durcissant progressivement le rythme à leurs côtés. Le partenaire de Léo-Paul Brechet leur a ensuite faussé compagnie dans le tournant final avant de se montrer intraitable dans la dernière ligne droite, s’imposant avec une réelle autorité, qui plus est face à quatre AQPS et un autre Anglo-Arabe. Au passage du poteau d’arrivée, quatre longueurs et demie le séparent effectivement de Grand Frisson, lui-même terminant détaché de six longueurs et demie de Goldkina, troisième.
Mendelsohn et Léo-Paul Brechet, ralliant les premiers le poteau d'arrivée de Maure-de-Bretagne, hier
Fruit de l’union entre le toujours vaillant Tiger Groom et la double lauréate en plat Mossanne, Mendelsohn appartient, comme énoncé plus haut dans cet article, à l’une des plus grandes souches du Haras du Bosquet. En effet, ce petit-fils de la bonne Mossaka, gagnante notamment du Grand Prix des Pouliches et de la Poule d’Essai à 25%, n’est autre qu’un neveu des non moins doués Mossalis et Mosacha, sorties respectivement lauréates du Grand Critérium des 12.5% pour la première nommée, et de ce même Grand Critérium, en plus du Grand Prix des Pouliches et du Critérium des Jeunes à 12.5% pour la seconde. Mais il a surtout pour tante la reine Genmoss, formidable compétitrice restée invaincue en quinze sorties publiques (Grand Prix des Anglo-Arabes, Omnium, Grand Prix des Pouliches, Poule d’Essai, Grand National à 12.5%, etc.) et attendant désormais d’enfanter son tout premier produit par Doctor Dino.
La reine Genmoss, l'une des tantes de Mendelsohn (© APRH)
Contacté l’an dernier, à la suite des débuts victorieux de son élève, également petit-neveu de l’excellent Cherco (Grand Critérium à 12.5% et Steeple-Chase National des Anglo-Arabes), Adrien Cugnasse nous avait alors expliqué : "À l’époque, j'étais étudiant, et j'ai acheté Mossanne pour une bouchée de pain. Elle était toute petite, mais elle avait fait une bonne carrière de courses. En plus, elle était issue de l'élevage Laborde, au Haras du Bosquet, qui est excellent, et que je tiens à remercier grandement. La jument avait du mal à remplir, et elle est partie deux ans en Saône-et-Loire, chez Alban Rousselière. Au début, on voulait la faire saillir par Samum, mais elle n'arrivait pas à remplir. Elle est donc partie à Tiger Groom, et cela a donné Mendelshon. Il a été débourré et préparé par Fabien Petit, avec l'aide de Michel Chapuron, qui l'a ensuite envoyé chez Thomas Fourcy. Le poulain devait débuter à 3 ans, mais a pris un peu de retard. […] C'est un peu une histoire de hasard, mais Mendelsohn fait plaisir à beaucoup de monde".
Car oui, malgré les déboires, le hasard fait parfois bien les choses. En espérant que cela se perpétue cet hiver pour le représentant de Michel Chapuron, avec le meeting de Pau et les belles épreuves pour Anglo-Arabes se profilant à l’horizon du côté des Pyrénées.
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